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• L'ONJL est un Big Band qui s'est présenté sur scène dans une composition qui s'écarte un peu du schéma classique de ce type d'orchestre de jazz. En effet la formation compte parmi ses musiciens un jeune violoniste, et chose surprenante également, ne présente pas de pianiste. Cet orchestre nous a présenté un programme composé essentiellement d'arrangements de son chef Gast Waltzing, et également des compositions originales du guitariste du groupe David Laborier. |
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David Laborier |
• Le jeune violoniste Jean Jacques Maillet a pu ainsi établir un pont entre l'orchestre de jazz et l'orchestre symphonique en apportant des sonorités inhabituelles dans un big band, particulièrement au travers de l'une de ses compositions personnelles : "I was waiting for you". |
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Jean-Jacques Maillet |
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• Parmi les morceaux joués, une composition de David Laborier issue du CD "Who is afraid of Big Bad Band" et intitulé "Happiness is" a été très appréciée du public par sa délicatesse et l'émotion que procure son écoute. |
"Happiness is" de David Laborier |
• Ce duo de musiciens arrangeurs et compositeurs fut parfaitement servi par l'ensemble des musiciens de ce big band, dans lequel l'excellent batteur a pu démontrer sa fougue dans Let's Mambo que l'on peut retrouver sur le premier CD de l'orchestre. |
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• Le programme comportait seulement deux titres" Les feuilles mortes" (de Joseph Koma) et "Sing Sing Sing" de Louis Prima très connus du grand public, pour lesquels on a pu se rendre compte de la qualité du travail de réarrangement dont ils ont fait l'objet. |
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• On a pu également entendre "The Jody Grind de Horace Silver", "Hard Sock Dance" (Quincy Jones), "Groovin High" (Dizzy Gillespie), "Belly Roll" et "Blip Blop" une autre composition originale de David Laborier. |
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• Avec le concert de mercredi soir "Django Revisited", et celui de l'ONJL, les amateurs d'un jazz où la créativité des arrangeurs se conjugue avec le désir de procurer un grand plaisir d'écoute, auront eu matière à quitter ce festival, pleinement satisfaits par les oeuvres proposées, magistralement jouées par ces deux superbes orchestres. Que la prochaine édition nous apporte autant de plaisir! |
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OJNL-Fast and Furious |
Article & photos - M.Morello - pour AFBBP (2015) |
COTTON CLUB LEGEND |
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Le Saint Louis Big Band - Cotton Club Legend |
• Le Saint-Louis Big Band, formation de dix musiciens, nous a présenté un répertoire de jazz classique en référence aux grandes formations des années 1920-30 aux Etats-Unis telles que Fletcher Henderson , Duke Ellington, Cab Calloway. Cette période fut très riche en jeunes musiciens qui peu à peu devinrent célèbres : Coleman Hawkins, Louis Armstrong, Charlie Green, Joe Smith, et l'arrangeur Don Redman. |
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Jean-François Bonnel | Nicolas Montier |
• Servi par de très bons musiciens parmi lesquels on a pu reconnaître Jean-François Bonnel, Nicolas Montier, Jérome Laborde, le Saint Louis Big-Band a servi de support à deux couples de danseurs et un claquettiste qui ont produit un spectacle haut en couleur, illustrant parfaitement l'esprit des années folles. |
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La chanteuse Laurence jay |
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Le claquettiste Jérémy Champagne |
• Le spectateur auditeur a été transporté lors de ce show au coeur du plus célèbre des cabarets de New York "Le Cotton Club ". |
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• Seize artistes sur scène ont réussi la fusion entre la musique et la danse accrobatique pour le plaisir des yeux et des oreilles d'un public qui fut conquis à la fois par la prestation impeccable des musiciens et par le côté spectaculaire des chorégraphies interprétées par la troupe de danseurs. |
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Les quatre danseuses et danseurs, Anna RIO, Alexandra Karsenty, Marius Gomis et Renaud Rebeschini auteurs de très belles chorégraphies |
Le Cotton Club est un cabaret qui fut créé à Harlem en 1923. C'est le premier cabaret à avoir propulsé le Jazz en Amérique du Nord sur fond de prohibition et de ségrégation. Son fondateur est un gangster notoire du nom de Owen Madden qui lui donne le nom de Cotton Club alors qu'il est en prison, et un des premiers musiciens à être entré là se trouve être Fats Waller lui-même. La principale activité de l'endroit était de présenter des filles dénudées dans des chorégraphies sensuelles, le tout sur une musique débridée. Tous les employés sans exception étaient noirs, et par contre toute la clientèle était blanche, une élite de gens cultivés attirée par l'exotisme de la culture noire et surtout l'ambiance clandestine, car à cette époque ce sont les seuls endroits où l'on peut consommer de l'alcool sans risques d'être interpellés. Le 4 décembre 1927 la formation de Duke Ellington, joua pour la première fois dans le célèbre club de Harlem. Ce merveilleux pianiste, arrangeur et compositeur restera fidèle à ce club durant cinq ans. Le Cotton Club et l'orchestre d'Ellington ont ainsi gagné une notoriété nationale grâce à des émissions hebdomadaires sur la station de radio WHN dont certaines ont été enregistrées et publiées sur des albums. Les émeutes raciales de Harlem en 1935 ont forcé le Cotton Club à fermer jusqu'à la fin de 1936 où il a rouvert à Broadway. |
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Le "Saint Louis Big Band" |
Article & photos - M.Morello - pour AFBBP (2015) |
Swingin' Bolling |
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• Claude Bolling et son Big Band nous avait fait l'honneur de venir se produire en 2006 sur la scène de notre festival. Ce célèbre pianiste compositeur, a fêté cette année ses quatre vingt cinq ans et ne souhaite plus donner de concert. Quelques musiciens de son génial Big Band ont alors décidé de se réunir pour perpétuer les compositions de leur ami et chef d'orchestre. Le Swinging’ Bolling Quintet se produit depuis la fin de l’année dernière, sur la scène prestigieuse du club parisien du Petit Journal St Michel et c'est sur la scène du festival de Big band de Pertuis qu'il sont venus raviver le souvenir de leur prestigieux maître. |
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• Pour cet hommage, l’un des piliers des formations de Claude Bolling, le saxophoniste Claude Tissendier, mêle son talent à celui de quatre autres incontournables de la sphère swing : le trompettiste Patrick Artero qui a partagé la scène avec les plus grands, Lionel Hampton ou Ray Charles, le contrebassiste titulaire du Claude Bolling Big Band, Pierre Maingourd, le compositeur batteur Vincent Cordelette, lui aussi compagnon de Claude Bolling depuis 1985 et le pianiste Philippe Milanta, grand spécialiste d’Ellington et Basie. |
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Claude Tissendier | Pierre Maingourd |
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Philippe Milanta | Vincent Cordelette | Patrick Artéro |
• Ces cinq musiciens nous ont offert 1h 30 de plaisir en puisant par ci par là dans l'immense répertoire de leur ancien chef d'orchestre, ravivant ainsi dans nos mémoires les moments inoubliables qu'ils ont pu nous faire vivre à travers le Big Band dont, la plupart d'entre eux a assuré la pérennité pendant très longtemps. Au piano, Philippe Milanta, pianiste attitré du Dukish Orchestra de Laurent Mignard a mis tout son talent, pour perpétuer le son de celui que les américains ont considéré comme un prodige du piano. |
Programme : |
Just for fun |
Et pour prolonger le plaisir: |
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Jazzomania | Duke on my mind |
Article & photos - M.Morello - pour AFBBP (2015) |
Article Jazz Hot paru dans la rubrique sur la route des festivals : |
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Pertuis, Vaucluse Dans l’Enclos de la Charité, aujourd’hui Lycée Georges Brassens, distribué entre deux cours très IIIe République où trône la devise nationale, se déroulait la 17e édition de ce festival hors norme puisque le cœur de la programmation est constitué de grandes formations de jazz. Pari au départ un peu fou sur le plan du budget, de la logistique et de la programmation, il a tenu au soutien des acteurs locaux dont la municipalité, au public, à la passion et à l’imagination de Léandre Grau – et de son équipe – lui-même directeur du festival et du Big Band de Pertuis, de donner corps à cette entreprise. En dehors d’une master-class qui expose les fruits de son travail sur les terrasses de Pertuis vers 18h, le déroulé des soirées alterne une première partie dans la première cour (19h30), avec une petite ou moyenne formation et une seconde partie dans la cour de la grande scène des big bands (21h30). La première partie du premier soir fut particulièrement épicée cette année avec Tartôprunes, la formation locale, émanation partielle du conservatoire et du big band de Pertuis qui a inauguré de manière festive entre fanfare new-orleans, parodie, funk et jazz cette belle semaine de jazz. Arnaud Farcy (as), Romain Morello (tb), Ezequiel Celada (ts) ont été brillants dans cet ensemble costumé et très ludique, d’un bon niveau musical. Un dessert en introduction, goûté du public qui en a redemandé. |
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Suivait le Big Band de Pertuis dirigé par Léandre Grau, introduit avec le sourire de Gérard Badini, pour un répertoire très enlevé faisant appel aux mânes de Count Basie et de ses arrangeurs pour l’esthétique, dont Sam Nestico et Quincy Jones, mais aussi du regretté Yvan Jullien disparu en 2015 («Blues in the Night»), voire à «Daahoud» marqué par Clifford Brown et Max Roach, ou «Softly as in a Morning Sunrise», Chick Corea et son «Crystal Silence», et bien sûr les standards «Come Rain or Come Shine», «A Tisket A Tasket» immortalisé par Ella Fitzgerald, etc., un répertoire brillamment restitué qui a conquis le public et qui a été mis en valeur par de remarquables solistes, les «anciens» Lionel Aymes (tp) ou Yves Ravoux (p) ou les «modernes» comme Christophe Allemand (ts), Romain Morello (tb) et une remarquable chanteuse, Alice Martinez, qui a donné parmi les meilleurs moments de la soirée, possédant le drive, la présence et l’expression nécessaires à l’authenticité de cette musique. Le lendemain, Martine Kamoun (voc) en quintet a proposé sa relecture de beaux standards («Along Came Betty», «You Go to My Head») voire de belles compositions d’Hank Mobley ou Freddie Hubbard («Up-Jumped Spring»), agrémenté de quelques originaux (paroles) et ponctué par un «That’s All», etc. Brillamment secondée par un Gérard Murphy (as) toujours aussi lyrique, un trésor bien caché en Provence, et un excellent Sébastien Germain (p, «That’s All»), Alain Couffignal (dm) très à l’écoute de la musique, la chanteuse a offert un très bon moment de jazz. Elle n’est pas virtuose mais possède la connaissance intime de ce type de jazz. La seconde partie de soirée nous a proposé une autre grande formation régionale, le Garden Swing Big Band de Gardanne, dirigé par Gérard Moretti, qui témoigne que le big band de jazz fut, dans la tradition américaine, le support à la grande variété américaine de qualité, comme Frank Sinatra, Bing Crosby… une cohorte de belles voix jazzy nous le rappellent, mais aussi latines, soul et rhythm and blues. Une chanteuse et deux chanteurs, offraient d’ailleurs l’illustration de ces répertoires avec des voix appartenant plus à ces registres de la grande variété jazzy (Katy Grassi et Fred Mendelson) ou blues-soul-rhythm & blues (Jean Gomez). Les ensembles possèdent un vrai punch, une brillance, ce qui étaient la marque de ces grands big bands. Marcel Baux (tb) a pris pas mal de bons chorus. De «Love for Sale» à «Mack the Knife» en passant par Charles Trenet et «La Mer», les Beatles, version crooner, le rhythm and blues ou Freddie Mercury, le public a apprécié le voyage. Le 5 août, retour aux sources avec les Tontons Zwingueurs pour un relecture de la thématique néo-orléanaise, sans prétention, avec un petit sourire même comme celui du banjoïste et chanteur Jack Berbiguier interprétant «Menilmontant» à la néo-orléanaise. Pas de surprise dans le répertoire avec «On the Sunny Side of the Street», «Careless Love», «Do You Know What It Means…», «It Don’t Mean a Thing», «Petite Fleur», «I Found a New Baby», etc., mais le jazz est une musique de mémoire, et contrairement à ce que certains pensent, on vient parfois y trouver ses racines, même pour le public. Et ce répertoire appartient aux racines du public de jazz en France. |
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Pour la découverte, il suffisait de passer d’une cour à l’autre, ce soir-là, pour écouter l’orchestre de Romain Thivolle (arr, dir) et Loïs Cœurdeuil (g) «Django Revisited», dédié comme son nom l’indique à la musique de Django Reinhardt, relue par ces deux jeunes musiciens.
La découverte du festival méritait le détour, car il n’y a aucune faiblesse ou servilité dans cette relecture. Les arrangements combinent avec intelligence un répertoire bien choisi («Féérie», «When Day Is Done», «Tears», «Troublant Boléro», «Nuages» (joué sans guitare) avec un chorus de trombone de Romain Morello, «Mélodie au crépuscule», «Minor Swing», «Belleville», etc.) avec de belles introductions, originales, des assemblages sonores inédits et pourtant dans l’ensemble une belle fidélité à l’original, car ces mêmes arrangements n’hésitent pas à évoquer parfois les sources et le son d'époque. Simplement, bravo! Il n’y avait rien de facile dans ce projet, et quand de plus, un jeune musicien, un guitariste, propose, avec une réelle virtuosité pas du tout ostentatoire ni démonstrative, le complément de musicalité sur l’instrument-même (à peine décalé, une demi-caisse) du divin Manouche, il y a de quoi perdre le contrôle de son enthousiasme, ce que fit avec sensibilité un public très attentif et connaisseur qui comprit que cette soirée serait la plus originale du festival. L’orchestre, jeune dans l’ensemble, a fait preuve de maestria dans une exécution parfois complexe, et bien entendu le soliste Lois Cœurdeuil s’est taillé, sans excès, la part de Django, qui reste objectivement grande pour ce programme. L’orchestre a eu du mal à se séparer du public. La musique de Django reste populaire au meilleur sens du terme, et méritait cette relecture; on espère que le projet n’est pas éphémère. Ce qui immortalise les big bands, c'est aussi la durée de vie d 'un orchestre et d'un répertoire.
Le jeudi était le jour de la salsa, une soirée très prisée à Pertuis, et celle de la pizza marseillaise pour votre serviteur, la meilleure du monde avec celle de Naples. Retour le vendredi à Pertuis, pour une entrée en matière très arrangée par un orfèvre en la matière, Stan Laferrière et ses Dirty Airman. Ce soir-là, Stan proposa un retour aux sources très pédagogique et toujours brillamment orchestré, depuis Scott Joplin et («The Entertainer», «Maple Leaf Rag», mais aussi King Oliver et Louis Armstrong («Tiger Rag», «St. James Infirmary»), Jelly Roll Morton («Wolverine Blues»), Sidney Bechet («Muskrat Ramble»), Duke Ellington («The Mooche»), enfin un programme néo-orléanais en diable («Royal Garden Blues») et un clin d’œil à Louis en rappel («What a Wonderful World»). Notons en invités, l’excellente Deborah Tropez au washboard («Washboard Wiggles»), et le magnifique Nicolas Montier venu en copain nous gratifier sur son ténor de beaux chorus dans la veine de Coleman Hawkins. |
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Sur la grande scène, un peu plus tard, on retrouva le ténor et ses somptueux chorus («Some of these Days», etc.), au sein du Saint Louis Big Band, dans un spectacle intitulé «Cotton Club Legend», une sorte de revue musicale dans la tradition, présentée par Gérard Gervois (tu), où Nicolas Montier (ts, cl) fit l’offrande de son énorme talent, où le savant Jean-François Bonnel, s’autorisa trop rarement un chorus suave dans la veine des pères fondateurs (Hodges-Smith-Carter) et où Thierry Ollé (p) fit preuve de sa virtuosité. Laurence Jay illustra la chanteuse de jazz de l’époque avec un bon jeu de scène.
La musique fait appel aux arrangements de Fletcher Henderson, Duke Ellington, mais ne dédaigne pas quelques écarts comme un «West End Blues» de haute volée de Nicolas Gardel, avec la reprise de la fameuse introduction de Louis Armstrong, ou un «As Time Goes By» bien senti par Laurence Jay et Thierry Ollé. Les Funky Swing Dancers, quatre excellents danseurs avec des chorégraphies bien réglées, sobres et en tenues recherchées (Claude Gomis, Anna Rio, Maka TheMonkey, Alexandra Karsenty, chorégrahie en solo curieusement de dos sur «The Mooche») et un claquettiste (Jeremy Champagne, brillant, sauf pour le costume pas dans l'esprit d'une revue) ont enrichi la soirée, le public s’invitant même devant la scène pour un rappel dansé par tous, public et artistes mêlés. Le festival était à son moment de communion le plus hot!
La dernière soirée nous proposa en préambule à 19h30 un all stars des héritiers de Claude Bolling jouant sa musique dans toutes ses dimensions, jazziques et cinématogrphiques, avec Patrick Artero, Claude Tissendier, Philippe Milanta, Pierre Maingourd, Vincent Cordelette. La perfection, la cohésion et un brin de fantaisie (Milanta excellent) ont fait de ce concert un grand moment autour des compositions de Claude Bolling («Here Comes the Blues», «Borsalino», «Just for Fun», «Feed the Cats», «Jazzomania», «Duke on My Mind», «Take a Break», «Valentin», «For Jammers Only»…). Claude Tissendier évoqua avec sa naturelle modestie et son talent savant le grand Benny Carter, et Vincent Cordelette confirme son excellence. Ces musiciens, le haut du pavé du jazz en France, sont aussi des modestes malgré de grandes carrières. Ils sont jazz. La perfection de leur art mérite toute notre admiration. Le dernier concert de cette édition permit de découvrir un excellent big band, l’Orchestre National de Jazz du Luxembourg dirigé par Gast Waltzing, directeur plein d’humour (autodérision parfois sur le Luxembourg, d’où peut-être le titre ONJL) et de dynamisme, un excellent professionnel de la musique, arrangeur, qui a côtoyé beaucoup de grands artistes, de toutes les univers de la musique, et continue une belle carrière d’écriture. En venant dans ce festival si bien défini, avec cette formation consacrée au jazz, il a savamment respecté le public, proposant un programme de «classiques» (Sam Nestico, Quincy Jones…) mais en l’invitant à découvrir par ailleurs un travail de création de cet orchestre qui ne manque pas de qualité pour les compositions (comme pour les arrangements et l’exécution) où David Askani se tailla la part du lion des chorus de saxophone, avec le guitariste David Laborier, futur leader de l’ONJL et bon compositeur, et un jeune violoniste prometteur, Jean-Jacques Mailliet. Gast Waltzing en leader très remuant de l’orchestre proposa au pays de Prévert et Kosma «Les Feuilles mortes» mais aussi Horace Silver et quelques originaux vinrent parachever une bonne prestation où s’illustra en particulier un très bon Niels Engel (dm), qui souleva la foule pour le rappel avec un somptueux chorus de batterie dans la grande tradition des drummers de big band, les Chick Webb, Louie Bellson, Gene Krupa, etc. Et Niels Engel le fit avec le sourire, comme dans la tradition! Le public en redemanda comme il l’a fait tout au long de ce 17e Festival, pour manifester son adhésion. C’était la belle conclusion d’une très bonne édition du Festival de Big Band de Pertuis, et l’adjointe à la Culture travaille d’ores et déjà sur la prochaine édition avec Léandre Grau et son équipe, donnant le sentiment qu’au-delà de la Durance, à Pertuis, tout est simple et naturel, humain en un mot: le contact avec les musiciens, l'accueil des journalistes et des photographes, l’organisation, avec ce sentiment que le temps s’est d’une manière arrêté sur l’époque où le jazz brillait en France de son enthousiasme et de ses amateurs-savants. Un rayon de soleil dans l’univers assombri des festivals, si «professionnels» mais de moins en moins jazz, par l'esprit et le contenu. Yves Sportis
Photos Ellen Bertet et Marcel Morello, by courtesy of Festival de Big Band de Pertuis Le détail des formations 3/8 Tartôprunes 4/8 Martine Kamoun (voc) Quintet, Gérard Murphy (as), Sébastien Germain (p), Yann Kamoun (b) , Alain Couffignal (dm) 5/8 Les Tontons Zwingueurs 7/8 Dirty Airman 8/8 Swingin’ Bolling © Jazz Hot n° 673, automne 2015 |
Dirty Airmen |
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• Les musiciens adorent "revisiter" les oeuvres de leurs prédécesseurs et lorsqu'on a acquis une grande expérience d'un style de musique comme cela est le cas pour Stan Laférrière, on a sans doute une très grande envie d'y imprimer sa touche personnelle. Il est vrai que de nombreuses oeuvres du début du jazz n'ont pas pu être enregistrées (la technique n'existait pas) ou, un peu plus tard, elles ont été enregistrées, mais la qualité que l'on connaît aujourd'hui n'existait pas non plus. | ![]() |
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Dirty Airmen Octet |
• Stan Laférrière s'est voulu très didactique en revisitant ces morceaux d'anthologie, et a enchaîné un deuxième succès de Scott Jopling avec "Mapple leaf Rag" enregistrement sur piano à rouleaux perforés (Pianola) retrouvé par hasard. Nous avons ensuite pu entendre "Jazz me blues" de Original Dixieland Jass Band (1921) un quintet américain formé de musiciens Blancs mené par le cornettiste Nick La Rocca. Ce fut la première formation à enregistrer, en 1917, un disque de jazz. |
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Scott Joplin -The Intertainer | Jelly Roll Morton - Volveryne Blues |
• Comment, maintenant ne pas évoquer Jelly Roll Morton, (avec "Volveryne Blues)"qui sur ses cartes de visite, faisait imprimer « Inventor of Jazz » (« inventeur du jazz »), « Originator of Stomp and Swing » (« créateur du stomp et du swing »), « World's Greatest Hot Tune Writer » (« le plus grand auteur de morceaux hot au monde »). Plus de soixante ans après sa mort, bon nombre de critiques pensent désormais qu'il n'avait peut-être pas tort. |
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• Ce groupe de huit musiciens, nous a offert un très beau retour aux sources du jazz, il nous a également donné l'occasion de retrouver un instrument apparu à la Nouvelle Orléans (la Washboard) en invitant Déborah Tropez à venir nous interpréter "Washboard Wiggles" |
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• Le concert s'est poursuivi avec "Muskrat Rumble" (composition de Kid Ory in 1926), The Mooche" (D. Ellington)"Royal garden Blues" (blues composé par Clarence Williams and Spencer Williams en 1919. et popularisé par l'orchestre Original Dixieland Jazz Band), et s'est terminé avec une évocation de Louis Armstrong avec "What a wonderfull world" (Quel monde merveilleux que le jazz, bien sûr). |
Article & photos - M.Morello - pour AFBBP (2015) |